Bafoussam, 27 septembre 2023 (CAPnews) – La région de l’ouest, autrefois grenier du Cameroun peine aujourd’hui à satisfaire sa population en produits viviers. L’utilisation des herbicides, ces dix dernières années, a atteint son paroxysme. Les produits phytosanitaires ont remplacé les houes. Son impact affecte le quotidien de ses habitants. Sur les marchés, certains produits champêtres se font rares ainsi que le paysage pittoresque. De la plaine du Noun aux zones montagneuses du Ndé en passant par la Mifi, le constat est alarmant.
L’environnement verdoyant est devenu jaunâtre sous les effets des herbicides. La végétation modifiée impacte sur la moisson. Les paysans impuissants n’ont guère d’autres options : « À mon âge, je n’ai plus assez de force pour faire certains travaux. Ce qui fait que l’herbicide est ma deuxième force. Je suis obligée d’utiliser ce produit. C’est vrai que ma récolte a beaucoup chuté, mais je n’ai pas le choix », déclare Magne Nofoutzou, cultivatrice.
En plus de ce rendement mitigé, certains tubercules comme les ignames et les macabos disparaissent des étals des marchés. Au Cameroun, l’utilisation des herbicides est encadrée par la loi phytosanitaire. La délégation régionale du Ministère de l’Agriculture et du développement rural en appelle à son respect. « Nous demandons aux producteurs de travailler sous forme de carré. Ils doivent utiliser chaque spéculation dans son carré » indique David Fokou, Chef service régional contrôle qualité. Afin de faciliter le passage à une agriculture de deuxième génération prônée par les pouvoirs publics, le secteur agropastoral de la région de l’ouest a besoin d’un encadrement.