Yaoundé, 15 mai 2023 (CAPnews) – D’origine tribale, le Mbolé est en passe de supplanter toutes les nouvelles tendances de la musique urbaine au Cameroun. Bien plus qu’un chant de ralliement pour la jeunesse camerounaise, il tient son succès de sa négation des valeurs bourgeoises. Ses promoteurs Phil Massinga, Dj Lexus, Aristide Mpacko, Bertrand Loïc et Petit Malo évoquent non sans amertume leurs vicissitudes dans un environnement où l’on vit toute l’année sous le seuil de pauvreté.
Changer de vie, sortir du ghetto, l’amour, l’espoir, le rêve d’ailleurs sont au cœur de leurs mélodies endiablées qui font la joie des bars et vente à emporter de Yaoundé. Le Mbolé c’est Yaoundé comme l’était il y a une quarantaine d’années le Bikutsi, un improbable phénomène musical qui modélise la société camerounaise.
Le phénomène Mbolé c’est la grande enquête d’Aïssatou Bamboné du mois de mai 2023
A la découverte du Mbolé au 237
Yaoundé, 15 mai 2023 (CAPnews) – C’est le rythme qui fait le plus chavirer les jeunes camerounais adeptes de la musique contemporaine. Difficile aujourd’hui d’être au Cameroun sans entendre parler du « Car qui part », « un enfant de Dieu », « la fille là », ou « Mbandjoh », le titre que les spectateurs de la Can2021 au Cameroun reprenaient en chœur. Musique tribale et populaire, le Mbolé se popularise au début des années 2000 à Yaoundé. C’est un mélange de musique traditionnelle (Bikutsi, Makounè) et de musique urbaine (Rap, R&B…). Bertrand Loïc, Aristide Mpacko, Phil Massinga sont cités comme les fondateurs du Mbolé. Le nom Mbolé vient de l’une des compositions d’animation populaire de Bertrand Loïc. Le groupe parcourait les quartiers « chauds » de la ville de Yaoundé, ses périphéries et d’autres villes du Cameroun pour animer des veillées mortuaires et les mariages.
Le principe est simple: « on s’invite, on forme un cercle et on commence à jouer pour divertir les gens », résume Etienne Koumato, alias Zoumé Premier, membre du groupe League des premiers. Sorti des quartiers pauvres et défavorisés, le Mbolé est considéré comme « la musique des voyous faite pour le désordre ». Les instruments d’accompagnement l’illustrent à suffisance. L’instrument vedette est appelé « le répondant ». Ce sont les claquements de mains des « Mboléyeurs » qu’accompagne une rythmique au son d’objets récupérés tels que des bancs en bois, des seaux en plastique, ou encore des couvercles de marmite, mais aussi du Djembé, un instrument originaire de l’Afrique de l’Ouest. Le Mbolé c’est de l’écolo-musique.
Des quartiers chauds de Yaoundé à Dubaï
Dj Lexus le Monstre, arrangeur et beatmaker est le premier à avoir modélisé le Mbolé dans un studio d’enregistrement, avec son titre Ekondock sorti en 2010. C’est ainsi que d’autres jeunes artistes ont pris la relève pour propulser le mouvement. En 2016, Dj Lexus produit la chanson « Dans mon Kwatta » de Petit Malo. Cette musique fera sensation au Cameroun, dans la sous-région Afrique centrale et hors du continent. Le Mbolé fait son premier voyage avec Petit Malo aux Emirats Arabes Unis (Dubaï). Première récompense musicale avec Happy d’Effoulan, récipiendaire du trophée Canal d’or de la révélation musicale avec son titre « Tchapeu Tchapeu ». Il est l’un des premiers « Mboléyeurs » à faire une tournée européenne en 2022, la même année que le Mboléyeur Petit Bozard. Ce rythme d’animation soulève des problèmes existentiels, les réalités des quartiers difficiles, les problèmes du « Kwatta » en camfranglais. Il sert également à valoriser des personnes, personnalités de tout genre et également le 237, la nation camerounaise.
J’aime beaucoup la thématique que l’article aborde et le traitement qui a été fait. J’en ressors avec Beaucoup d’informations que je ne connaissais pas et pourtant j’aime ce rythme musical.
J’aime beaucoup la thématique que cet article aborde et le traitement qui a été fait. Je ressors de là avec Beaucoup d’informations sur ce nouveau rythme musical qui fait danser bon nombre dans les rues de ce pays.