Yaoundé, le 5 décembre 2025 (CAPnews) – À l’occasion d’une réunion stratégique de la « Team Europe » au Cameroun, consacrée à la programmation 2027 et aux perspectives 2028-2034 pour les trois régions septentrionales du pays, la voix du secteur privé local s’est fait entendre avec une conviction remarquable. Portant ce plaidoyer, Adamou Siddiki, PDG de la Nouvelle Tannerie du Cameroun (Notacam) et représentant régional du Groupement des Entreprises du Cameroun (GECAM), a esquissé avec force le portrait d’un Septentrion camerounais résolument tourné vers l’avenir, aspirant à un rôle de pivot économique en Afrique centrale.
Un acteur économique au cœur du développement régional.
La participation de M.Siddiki à ces échanges de haut niveau n’est pas un hasard. Elle incarne la vitalité et l’ambition d’un secteur privé septentrional déterminé à passer de la périphérie au centre des stratégies de développement. Sous son impulsion, la Notacam s’est imposée comme un modèle de valorisation du potentiel local, transformant une ressource traditionnelle, le cuir, en un produit à forte valeur ajoutée. Son action illustre la capacité du Septentrion à dépasser les clichés pour revendiquer sa place de bassin de production et d’innovation.
Un plaidoyer structuré pour une transformation durable
Face aux représentants de l’Union européenne, le message porté a été sans équivoque : le temps de l’assistance passive est révolu. L’heure est aux investissements structurants et à un partenariat gagnant-gagnant. Les propositions défendues avec vigueur par M. Siddiki s’articulent autour de trois piliers stratégiques.
La modernisation des chaînes de valeur historiques, avec en filigrane l’expertise de la Notacam dans la filière bétail-viande-cuir, aux côtés de l’agro-industrie, de l’artisanat productif et des énergies renouvelables.
La révolution de l’accès au financement pour les PME-PMI, avec la proposition audacieuse de la création d’un Fonds d’investissement dédié de 80 millions d’euros, complété par des garanties et lignes de crédit adaptées.
L’intégration au commerce international, via la normalisation des produits, la création de laboratoires d’innovation et le développement d’infrastructures logistiques critiques pour l’accès au marché européen.
Faire du Grand Nord un pôle de stabilité et de croissance
Au-delà des propositions concrètes, le discours a porté une vision géoéconomique ambitieuse. Adamou Siddiki a plaidé pour que le Septentrion, par son dynamisme et sa position charnière, devienne un véritable moteur de stabilité sociale et de prospérité partagée en Afrique centrale. Cette région, riche de ses ressources et de son potentiel humain, ne demande qu’à s’affirmer comme un bassin d’opportunités sous-régionales.
L’UE à l’écoute d’un nouveau paradigme
La position de l’Union européenne, lors de cette rencontre, a été marquée par une écoute attentive face à ce plaidoyer novateur. Les propositions de mécanismes conjoints de planification et de suivi, impliquant l’UE, le GECAM et l’administration camerounaise, ont été reçues comme une piste sérieuse pour garantir l’impact et la transparence des futurs programmes. L’idée d’un partenariat spécifique UE-GECAM pour booster le développement industriel du Septentrion semble avoir trouvé un écho favorable, signant une reconnaissance du rôle incontournable d’un secteur privé organisé.
Un tournant dans le partenariat UE-Cameroun
Cette réunion pourrait marquer un tournant dans la relation entre l’Europe et le Cameroun. Grâce à la clarté et à la pertinence du plaidoyer porté par des leaders comme Adamou Siddiki, le Septentrion n’apparaît plus comme une zone à assister, mais plutôt une région où il faut investir. L’enjeu est désormais de transformer cette vision partagée en engagements concrets, pour que les perspectives 2028-2034 soient celles de l’émergence économique réelle des régions du Grand Nord.
