Yaoundé, 28 juin 2025 (CAPnews) – L’annonce était attendue, mais son officialisation n’en demeure pas moins significative. Bello Bouba Maigari, président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), a confirmé sa candidature à l’élection présidentielle de 2025, ce samedi 28 juin, lors d’une réunion du Comité central de son parti. Une décision qu’il présente comme une réponse aux « appels pressants et insistants» de sa base militante, mobilisée depuis l’année dernière pour le pousser à concourir. Cette candidature marque un tournant pour l’UNDP, qui n’a plus participé à une présidentielle depuis 1992, malgré son statut de parti historique.
Une rupture stratégique avec la Majorité présidentielle
Jusqu’ici membre de la Majorité présidentielle, l’UNDP opère ainsi une mue politique en présentant son propre candidat, rompant avec des années d’alliance. Si Bello Bouba Maigari, l’un des vétérans de la scène politique camerounaise, n’a pas encore dévoilé les contours de son programme, sa démarche est interprétée comme une volonté de repositionnement à l’approche du scrutin. Certains y voient une stratégie pour capitaliser sur un électorat en quête d’alternatives, tandis que d’autres estiment qu’elle pourrait fragiliser le camp présidentiel en divisant les voix. Quoi qu’il en soit, cette candidature relance le débat sur la dynamique des partis d’opposition et leur capacité à peser face au RDPC.
Un scrutin déjà hautement polarisé
Avec cette annonce, la présidentielle de 2025 prend une nouvelle dimension. À 78 ans, Bello Bouba Maigari incarne une génération d’hommes politiques aguerris, mais devra convaincre une jeunesse en demande de renouveau. Son entrée en lice pourrait également inciter d’autres formations à clarifier leurs positions, dans un contexte où l’opposition traditionnelle peine à s’unir. Reste à savoir si cette candidature parviendra à mobiliser au-delà des cercles habituels de l’UNDP ou si elle ne sera qu’un épisode dans une campagne déjà marquée par les défis socio-économiques et sécuritaires. Une certitude : le paysage politique camerounais vient de gagner en complexité.
