
Yaoundé, 03 mai 2025 (CAPnews) – À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse ce 3 mai 2025, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a abordé le thème choisi cette année par l’UNESCO, centré sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) dans les médias. Tout en saluant les avancées technologiques facilitant la collecte d’informations, la création de contenus et l’analyse de données, le ministre a mis en garde contre les dérives liées à l’IA, telles que les fake news, les discours de haine ou la contrefaçon. Il a exhorté les professionnels à adopter une approche « circonspecte », combinant innovation et préservation des valeurs éthiques, pour éviter que ces outils ne sapent la liberté d’expression et les droits humains.
Le ministre de la communication a dressé un bilan contrasté de la liberté de la presse au Cameroun, soulignant la vitalité du secteur avec plus de 700 titres de presse, 200 radios, 100 chaînes de télévision et 200 opérateurs de télédistribution. Il a attribué cette dynamique au cadre juridique instauré sous l’impulsion du président Paul Biya. Cependant, le ministre a déploré des « dysfonctionnements récurrents » : diffamation, attaques contre l’honneur des personnalités publiques, discours haineux et débats médiatiques transformés en « pugilats verbaux ». Les réseaux sociaux, vecteurs d’amplification de ces excès, ont également été pointés du doigt, appelant à une autorégulation renforcée et à l’action du Conseil National de la Communication.
En prévision de l’élection présidentielle de 2025, le ministre a insisté sur le rôle crucial des médias pour garantir un processus « équitable, transparent et serein ». Il a invité les journalistes à faire preuve de professionnalisme, de patriotisme et de respect des valeurs républicaines, notamment lors de la couverture des campagnes électorales et de la proclamation des résultats. Cette responsabilité, a-t-il rappelé, est essentielle pour consolider l’État de droit et la démocratie, « options irréversibles » pour le Cameroun.
René Emmanuel Sadi a réitéré l’engagement du gouvernement à améliorer les conditions de travail des médias, tout en annonçant des réformes pour pallier le manque de ressources financières. Il a salué les avancées en matière de pluralisme, réfutant les allégations de persécution contre les journalistes. Toutefois, il a appelé à une vigilance collective face aux risques technologiques et déontologiques, concluant que « célébrer la liberté de la presse, c’est aussi protéger son intégrité au service de la nation ».