Yaoundé, 29 décembre 2024 (CAPnews) – Dès le second semestre 2025, les travaux de prolongement du chemin de fer reliant Ngaoundéré à N’Djamena débuteront, renforçant ainsi le corridor rail-route Douala-N’Djaména. Ce projet, d’un montant global de 275,9 millions d’euros (plus de 180 milliards de Fcfa) financé par la Banque mondiale, traduit une ambition de modernisation stratégique tournée vers l’intégration régionale et la compétitivité économique.
Le gouvernement camerounais est prêt à franchir une étape majeure dans le développement de ses infrastructures ferroviaires selon le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibèhè qui présidait la 43e session du Comité interministériel des infrastructures ferroviaires. Il a rappelé également que les études de faisabilité sont déjà achevées et que les appels d’offres sont en bonne voie. Trois sections composent ce vaste chantier : Ngaoundéré-Koutéré-Moundou (385 km), Moundou-Djoumane-Bongor (228 km) et Bongor-Mailem-N’Djamena (265 km).
À travers ce projet, l’objectif est clair : optimiser la sécurité, améliorer la vitesse et accroître la capacité de transport de cet axe vital, qui joue un rôle crucial dans l’économie camerounaise et sous-régionale. Une analyse économique approfondie du Programme pour le Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA) évalue le coût total de ce projet Cameroun-Tchad à environ 5 596 millions d’euros (3 600 milliards de Fcfa) et signale un taux de rentabilité interne de 16 %, nettement supérieur au coût d’opportunité du capital, établi à 12 %. Cet indicateur renforce la viabilité et l’attractivité de l’investissement pour les partenaires financiers.
Modernisation de son réseau ferroviaire camerounais
Sur un autre segment clé du réseau, celui reliant Bélabo à Ngaoundéré (330 km), le financement a été validé en août 2023 pour un montant avoisinant 164 milliards de Fcfa. Il s’accompagne notamment d’un prêt concessionnel octroyé en 2021, d’une valeur de 80,7 milliards de Fcfa. Ces efforts témoignent du sérieux avec lequel le Cameroun aborde la modernisation de son réseau ferroviaire dans un contexte économique marqué par une concurrence régionale accrue. En effet, la compétition s’intensifie autour du commerce international tchadien. Avec l’accord récemment signé entre le Tchad et la Guinée équatoriale pour faciliter le transit de marchandises vers les ports de Bata et Ebibeyin, le Cameroun risque une perte estimée à plus de 300 milliards de Fcfa chaque année. C’est dans ce cadre que la modernisation de l’axe Ngaoundéré-N’Djamena est stratégique pour protéger les parts de marché existantes et attirer de nouveaux flux commerciaux.