
Yaoundé, 16 mai 2025 (CAPnews) – « Le Cameroun retient son souffle. Ce matin du 16 mai, l’une de ses fiertés les plus silencieuses, Emmanuel Kundé, s’est éteint dans le calme de son sommeil, à quelques semaines de son 69ᵉ anniversaire. Le libéro légendaire des Lions Indomptables, architecte discret des exploits de 1990, a rejoint Stephen Tataw, Louis Paul Mfede et Benjamin Massing, compagnons d’armes devenus étoiles. La nation, unie dans une douleur solennelle, se souvient.
Un Géant au propre comme au figuré
Né pour dominer les terrains, Kundé, surnommé « Bennetti » pour son élégance tactique, a marqué l’âme du football camerounais. De 1973 à 1992, ses pas résonnèrent du Canon de Yaoundé, où il forgea sa légende pendant une décennie, aux stades français de Laval et Reims, avant un retour au bercail. Six titres de champion, cinq coupes nationales, deux Coupes d’Afrique des clubs champions. Son palmarès, miroir d’une époque dorée, reste inégalé.
Le Pénultième souffle d’un capitaine
En sélection, Kundé fut un roc. 125 capes, 15 buts, dont le penalty décisif de la CAN 1988, offrant au Cameroun son deuxième sacre continental. Capitaine discret mais poing de fer, il guida les Lions vers les Mondiaux 1982 et 1990, épopée italienne où son héroïsme inspira un continent.
Retiré des pelouses, il cultiva les talents. Entraîneur du Canon, de l’US Bitam ou du PWD Bamenda, il remporta coupes et championnats, prouvant que son génie transcendait le jeu. « Il voulait que chaque jeune se souvienne : porter le maillot est un sacerdoce », murmure un ancien protégé.

Adieu au guerrier
Aujourd’hui, le Cameroun regarde vers le ciel. Kundé, libéro éternel, veille désormais sur un héritage gravé dans le marbre. Alors que les trompettes de la gloire se taisent, reste cette certitude : le Lion Indomptable de 1990 n’est plus de ce monde, mais son rugissement résonne à jamais. Paix à toi, Emmanuel. La nation te salue. »