Yaoundé, 24 juillet 2023 (CAPnews) – L’ouvrage de l’élève du Lycée de Ngaoundéré, Marzouka Oummou Hani, intitulé » Mon père ou mon destin » met en émoi toute la région de l’Adamaoua. Au delà du courroux qu’il suscite, car l’auteure dépeint négativement le paisible village Idool. Une stigmatisation entrainant une levée de bouclier des notables d’Idool qui se sont empressés d’assigner l’écrivaine devant le Tribunal de Grande instance de Ngaoundéré. Au cœur de la polémique, la désacralisation de la personnalité du chef du village, Mohaman Haman, qu’elle accuse de pratiques ésotériques.
Les notabilités d’Idool réclament 150 millions Fcfa des dommages et intérêts et tiennent absolument à bloquer au moins la distribution sinon la suppression de toutes les pages de l’ouvrage où le village et le chef du village sont citées. La première audience s’est déroulée le 20 juillet et elle a été renvoyée au 17 août prochain. Marzouka bénéfice pour sa défense d’un collectif de dix avocats. Sur la toile, les voix féministes font chorus avec elle.
« Mon père ou mon destin », de quoi s’agit-il ?
Idool est un village de la commune de Belel. Il est situé dans la région de l’Adamaoua plus précisément dans le département de la Vina à environ 74 km de Ngaoundéré, la métropole régionale Dans son roman, Oummou raconte l’histoire d’Astawabi, native du village Idool et aux ambitions démesurées. Mais, ses désirs sont confrontés au conservatisme social et culturel des caciques du village. Face à ces vents contraires, elle trouve un appui non négligeable, celui de sa mère qui jettera aux orties le contrat de mariage. Promise à l’ami de son père, après l’obtention de son baccalauréat, elle se rebellera afin de réaliser ses rêves : poursuivre ses études en ville et devenir écrivaine. Le poids des traditions, le mariage forcé et l’éducation de la jeune femme sont les problématiques qu’aborde cette œuvre littéraire. En dehors de la thématique de la sorcellerie, l’auteure évoque également la lapidation, la cupidité, le manque d’infrastructures hospitalières, le viol, la torture, les violences conjugales, la superstition… Des points qui suscitent l’indignation, mais la jeune écrivaine musulmane est une auteure engagée : «Le projet de ce roman était de dénuder les tares sociales qui empêchent les jeunes filles, également les jeunes garçons de réaliser leurs rêves. J’ai donc utilisé le village Idool comme une ville littéraire afin de donner un sens à l’histoire. Je n’écris pas pour plaire aux gens » indique Marzouka Oummou Hani.
L’imposture littéraire
L’ouvrage de Marzouka divise dans le Septentrion. Entre les pro-fatwa et les féministes, c’est quasiment une déclaration de guerre. En revanche, du coté des critiques, pas une seule voix pour vanter le talent épistolaire de l’auteure. Quasiment toutes s’accordent à dire que cette œuvre insipide et mal écrite est une imposture littéraire. Elle est truffée des fautes d’orthographes, lexicales et grammaticales. Quant à la concordance des temps, c’est l’apocalypse. Quoique générationnel, ce roman détonne par l’usage mal à propos du verlan. La qualité littéraire relève du désert du Sahara. La trame est décousue. La faute probablement à l’éditeur qui s’est abstenu de relire cet assemblage de pages traitant naïvement des thématiques ô combien actuelles. Rien de surprenant, si un jour le boulanger du quartier vous emballe le pain avec les pages de cette dénégation de la littérature griffonnée par une jeune élève en mal de buzz médiatique.