Yaoundé, 17 juin 2024 (CAPnews) – À partir de la fin des années 1990, suite au désengagement de l’Etat dans le cadre des Plans d’Ajustement Structurel, on assistera à l’apparition d’une diversité de possibilités de constitution et de légalisation des organisations de producteurs (associations, coopératives, groupes d’initiatives communes (GIC), groupement d’intérêt économique (GIE), ONG, etc.).
Le registre des coopératives et GIC a été créé à la suite de la loi de 1992 sur les coopératives pour permettre de légaliser les formes d’associations paysannes informelles. Plusieurs sociétés privées de prestations de services, n’ayant rien à voir avec des activités agricoles ou pastorales ont pu se légaliser en GIC pour échapper à la fiscalité. De même un tissu important de coopératives d’épargne et de crédit s’est développé, échappant au contrôle du ministère des Finances.
La hausse des marges commerciales entraînée par la libéralisation des marchés a ainsi attiré de nouveaux acteurs, et les coopératives pour la plupart moins compétitives et peu préparées à cette compétition vont perdre des parts de marché et des opportunités commerciales
Des appuis aux producteurs organisés
La décennie 2000 est marquée par un regain d’intérêt pour la création des organisations de producteurs à la suite de la multitude des projets et programmes étatiques offrant des appuis aux producteurs organisés. Ces efforts sont appuyés par l’Acte uniforme de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) relatif au droit des sociétés coopératives de 2010 applicable dans les 17 Etats-membres qui incluent le Cameroun. Cet acte uniforme vise la modernisation du droit des coopératives embrigadé dans des lois coloniales ou des lois inadaptées datant du lendemain des indépendances.
Les coopératives et les GIC font partir de l’appellation plus large des organisations de l’économie sociale et solidaire (OESS). Les besoins prioritaires des OESS portent essentiellement sur leur structuration, l’accès facile aux intrants et matières premières, l’accès aux financements et divers appuis tels que, le renforcement des capacités techniques, technologiques et opérationnelles, le développement des infrastructures socio-économiques, un meilleur accès aux marchés.
Coopératives et emplois
Malgré les défis auxquels elles font face, les coopératives du secteur agropastoral continuent d’offrir des opportunités d’emploi et des services essentiels à de nombreuses personnes. Elles permettent à leurs membres de gérer leurs finances, d’augmenter leur production, de traverser les périodes de soudure et de réaliser des bénéfices sur les marchés. Elles contribuent en définitive au développement économique local.
Pour renforcer les bonnes performances des coopératives dans le monde, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a ainsi mis au point des outils de formation sur les coopératives, et parmi ces outils, My.COOP, un programme de formation qui concerne la gestion des coopératives agricoles et dont l’objectif est de permettre aux gérants de coopératives agricoles, qui exercent ou sont destinés à exercer cette fonction, d’identifier et de faire face aux principaux défis auxquels sont confrontées les coopératives agricoles.
Des réponses à l’autonomisation des acteurs
Cet outil fournit l’opportunité aux formateurs sélectionnés d’être renforcés sur les stratégies susceptibles de les aider à favoriser l’accès des acteurs des filières de l’élevage et de la pisciculture au développement coopératif ainsi que d’apporter des éléments de réponses pour une organisation face aux difficultés auxquelles sont confrontés ces acteurs sur le plan de l’autonomisation.
Le ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales, à travers le Projet de Développement des Chaînes de Valeur de l’Elevage et de la Pisciculture (PDCVEP) cofinancé par l’Etat du Cameroun et la Banque Africaine de Développement (BAD), organise dans ce cadre, du 10 au 21 juin à Edéa, un séminaire de formation des formateurs du MINEPIA sur l’utilisation cet outil My.COOP de gestion des coopératives.
La formation qui se déroule dans le cadre de l’Assistance Technique de l’OIT au PDCVEP, à travers le Projet d’Appui à la Relance de l’Entreprenariat Agricole Durable (PREA) a pour objectif le renforcement des compétences de quelques vingt-cinq (25) formateurs issus des Centres d’incubation des jeunes agripreneurs du PDCVEP, des structures d’appui aux coopératives, des quatre (4) Antennes régionales du PDCVEP, de l’Unité de Coordination du PDCVEP et des Services centraux du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA) et de les outiller à l’utilisation de l’outil My.COOP de l’OIT.
Le Délégué régional du MINEPIA pour le Littoral, Dr Victor Viban Banah et le Coordonnateur National du Projet d’Appui à la Relance de l’Entreprenariat Agricole Durable, Claude Benjamin Mvolo, ont précisé qu’il s’agit ainsi de contribuer à la consolidation de la croissance inclusive en offrant les possibilités aux jeunes hommes et femmes agripreneurs de créer et de mieux gérer les entreprises et les coopératives durables dans les filières bovine, porcine et piscicole.