Dakar, 04 juin 2023 (CAPnews) – Dans un communiqué de presse publié ce dimanche 04 juin 2023, le ministre sénégalais de la Communication informe qu’Internet est temporairement désactivé dans certaines régions du pays et pendant certaines périodes de la journée.
L’Etat du Sénégal justifie cette décision par la diffusion des messages de « haine et de subversion » dans un contexte de trouble à l’ordre public, marqué par des violences après que l’opposant Ousmane Sonko a été condamné jeudi 1er juin à deux ans de prison.
Seize personnes ont été tuées, selon les rapports officiels. De violentes manifestations ont eu lieu dans la capitale sénégalaise et dans d’autres villes du Sénégal, dont Ziguinchor (sud) à la suite de l’annonce de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », dans son procès pour viol et menaces de mort sur la personne d’Adji Sarr, une ex-masseuse, employée d’un salon de beauté à Dakar.
Les réseaux sociaux WhatsApp, Facebook et Twitter sont restés coupés, mais le ministre de l’Intérieur a laissé entendre samedi soir qu’ils seraient rétablis lorsque la situation se serait calmée. Pour le ministre Diome, les manifestants ont délibérément attaqué des installations sensibles du pays. Il indique également que les manifestants étaient lourdement armés et très violents et qu’ils veulent créer une émeute.
Les universités ont ete principalement ciblées. Celles qui ont connu des actes de violence et de pillage, comme l’Ucad à Dakar, ainsi que celles de Saint-Louis, Thiès et Ziguinchor, ont suspendu les cours jusqu’à nouvel ordre.
Rappelons que Sonko a été conduit par la police à son domicile de la Cité Keur Gorgui de Dakar dimanche dernier, alors qu’il conduisait une « caravane de la liberté » de Ziguinchor vers la capitale.
Ousmane Sonko, le potentiel candidat à la présidentielle sénégalaise du 25 février 2024, a été condamné fin mars 2023 à six mois de prison avec sursis pour avoir « diffamé » le ministre du Tourisme. Si elle était confirmée, cette condamnation à elle seule menacerait la participation d’Ousmane Sonko à l’élection présidentielle de 2024.