
Paris, 20 mai 2025 (CAPnews) – Le rappeur Werenoi, star adulée par la jeunesse française et leader des ventes musicales en 2023-2024, a été enterré ce mardi 20 mai (jour de la fête nationale du Cameroun, son pays d’origine) à Montreuil devant une foule émue, contrastant avec l’indifférence médiatique. Alors que ses obsèques réunissaient des milliers de jeunes et des figures du rap, les médias mainstream ont à peine couvert sa disparition, préférant reléguer au silence un artiste pourtant incarnant l’âme d’une génération. Ce traitement minimaliste dévoile un mépris pour la culture urbaine, souvent réduite à des clichés ou des polémiques, comme l’illustrent les rares mentions de CNews.
La mort de Werenoi souligne un paradoxe français : des médias obsédés par les influenceurs éphémères, tout en ignorant les artistes au succès indéniable mais issus des marges. Des rappeurs comme Ninho, Jul ou PNL contournent volontairement une presse jugée hors-sol, privilégiant des canaux directs (réseaux sociaux, streamers) pour dialoguer avec leur public. Ce désamour mutuel révèle une fracture : une institution médiatique incapable de saisir la portée sociale et poétique d’une scène musicale dominant pourtant les charts.
En snobant Werenoi, la presse enterre symboliquement son lien avec la jeunesse populaire. Son absence des unes, comparée au battage autour de micro-influenceurs, acte un renoncement à documenter la culture vivante. Un fossé qui interroge : qui écrira l’histoire de cette génération si les médias, aveugles aux véritables icônes, préfèrent le clinquant au talent brut ? La jeunesse, elle, a déjà choisi : ses héros ne sont plus dans les journaux.