Nairobi, 10 mai 2025 (CAPnews) – Nairobi a vibré au rythme de la Conférence internationale sur le patrimoine culturel africain, un événement phare réunissant près de 500 experts, leaders communautaires et décideurs. Au cœur des débats : l’authenticité, notion clé pour repenser la diversité culturelle et naturelle du continent. Les échanges ont souligné la nécessité de clarifier et d’élargir cette notion, trop souvent évaluée à travers des prismes extérieurs, afin de mieux refléter les réalités africaines. Cette démarche, portée par une volonté commune, vise à corriger les asymétries historiques dans la reconnaissance des sites classés à l’UNESCO, où l’Afrique ne représente que 12 % des inscriptions, malgré une richesse inégalée.
William Ruto : plaidoyer pour une mémoire contextualisée
Dans un discours empreint de gravité, le Président kényan William Ruto a martelé que « le patrimoine africain ne se résume pas à des pierres ou des paysages, mais incarne une âme ». Insistant sur l’impérieuse nécessité de considérer les contextes culturels et spirituels, il a dénoncé le paradoxe d’un continent à la fois berceau de l’humanité et parent pauvre des listes onusiennes. Plus alarmant encore, 40 % des sites africains classés figurent sur la liste du patrimoine en péril, fragilisés par les conflits, le pillage ou les dérèglements climatiques. Face à ce constat, l’UNESCO, par la voix de Lazare Eloundou Assomo, Directeur du Patrimoine mondial et représentant de la Directrice générale Audrey Azoulay, a réaffirmé son engagement prioritaire pour l’Afrique, via des programmes renforcés de formation, de préservation et de valorisation.
Le Document de Nairobi : un héritage pour l’avenir
Symbole d’un tournant, l’adoption du Document de Nairobi clôture cette conférence sur une note d’espoir. Ce texte, fruit de consultations inclusives, fixe un cadre stratégique pour une reconnaissance équitable, intégrant les savoirs autochtones et les récits locaux. Vingt-cinq ans après la Déclaration du Grand Zimbabwe, ce pacte incarne une vision africaine renouvelée, mêlant innovation et respect des traditions. Plus qu’un engagement, c’est une feuille de route pour que les générations futures héritent d’une mémoire enfin préservée et célébrée à sa juste mesure.
