
Yaoundé, 21 avril 2024 (CAPnews) – Le Vatican a annoncé ce lundi, dans un communiqué sobre et émouvant, le décès du pape François à l’âge de 88 ans. Le souverain pontife, dont la santé fragile était suivie avec inquiétude depuis plusieurs mois, s’est éteint paisiblement en fin de matinée dans ses appartements de la résidence Sainte-Marthe. Conformément aux traditions, sa mise en bière aura lieu à 18 heures en la basilique Saint-Pierre, où les fidèles du monde entier sont attendus pour un premier hommage.
Une disparition qui suit un ultime message d’espoir
La nouvelle intervient à peine un jour après sa dernière apparition publique, dimanche 20 avril, lors de la bénédiction urbi et orbi de Pâques. Adossé au balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape, bien que visiblement affaibli, avait adressé un vibrant plaidoyer pour la paix, appelant à « déposer les armes dans un monde déchiré par les guerres et l’indifférence ». Ce discours, empreint de l’humanisme qui a marqué son pontificat, resonne désormais comme un testament spirituel.
Un pontificat historique, entre réformes et controverses
Élu en 2013 sous le signe de la surprise – premier pape jésuite, premier pontife originaire d’Amérique latine –, Jorge Mario Bergoglio aura incarné pendant onze ans une Église tournée vers les périphéries. Promoteur infatigable d’une « Église pauvre pour les pauvres », il n’a cessé de bousculer les conservatismes, que ce soit par son encyclique Laudato si’ sur l’écologie intégrale, son ouverture aux divorcés remariés, ou encore son dialogue inédit avec les communautés LGBTQ+. Des positions qui ont suscité autant d’admiration que de résistances au sein de la Curie.
Une mobilisation internationale
Dès l’annonce de son décès, les hommages ont afflué de toutes parts. Le président italien a salué un « artisan de fraternité », tandis que l’ONU a rappelé son combat pour les réfugiés. À Buenos Aires, des milliers d’Argentins se sont rassemblés en pleurs devant la cathédrale, brandissant des pancartes « Gracias, Francisco ». À l’inverse, certains milieux traditionalistes ont accueilli la nouvelle avec une réserve teintée de critique, reflétant les tensions persistantes dans l’Église.
Des obsèques sous le signe de la simplicité
Conformément à ses volontés, les funérailles se dérouleront dans la sobriété. Le corps du défunt pape, vêtu d’une aube blanche dépourvue d’ornements, sera exposé pendant trois jours avant une cérémonie présidée par le collège des cardinaux. Le Vatican prévoit une affluence historique, rappelant les funérailles de Jean-Paul II en 2005. Le lieu de son inhumation, peut-être dans la crypte vaticane aux côtés de ses prédécesseurs, reste à confirmer.
La question de la succession déjà en débat
Dans l’ombre du deuil, l’Église se prépare déjà à un conclave crucial. Les analystes anticipent des débats houleux entre partisans d’une poursuite des réformes et tenants d’un retour à la tradition. Les noms de plusieurs cardinaux progressistes – dont celui de l’archevêque de Milan, Mario Delpini, circulent déjà, tandis que les fidèles s’interrogent : qui pourra incarner l’héritage complexe de François ? Ce soir, alors que les cloches de Saint-Pierre carillonnent dans un Rome plongée dans le silence, c’est une page de l’histoire contemporaine qui se tourne. Reste une certitude : celui qui rêvait d’une « Église en sortie » laisse derrière lui une communion catholique profondément transformée, et un monde qui, au-delà des croyances, reconnaît en lui un géant de la diplomatie des cœurs.