
Yaoundé, 19 mars 2025 (CAPnews) – Dans un imbroglio digne d’une comédie shakespearienne, les Lions indomptables du Cameroun ont livré une prestation aussi poussive que leur périple pour rejoindre le stade de Nelspruit. Tenus en échec (0-0) par l’Eswatini, modeste royaume d’Afrique australe, les Camerounais ont semblé aussi désorientés sur le terrain que dans les couloirs aériens.
Tout commence par une décision de la Confédération africaine de football, qui, jugeant les stades eswatinis indignes des normes internationales, délocalise la rencontre à Nelspruit. Les Lions, habitués aux sommets du football africain, prévoient donc de s’y rendre par les airs. Mais voilà, le destin – ou peut-être une compagnie aérienne facétieuse – en décide autrement. Leur vol, parti avec une nonchalance typiquement bureaucratique, arrive trop tard pour atterrir à Nelspruit, dont l’aéroport avait déjà fermé ses portes pour la nuit.
Contraints de poser leurs valises à Johannesburg, les joueurs camerounais entament alors un périple digne d’un road movie : trois heures d’attente suivies d’un voyage en bus de cinq heures. Arrivés sur le terrain, les Lions, visiblement plus épuisés qu’indomptables, ont offert une prestation aussi fade que le café servi dans les aéroports.

Face à eux, l’Eswatini, modeste mais vaillant, a su résister à la pression camerounaise, arrachant ainsi son premier point dans cette campagne de qualification. Un exploit à la mesure de leur détermination, mais aussi de la désorganisation de leurs adversaires.
Avec ce match nul, le Cameroun conserve certes la tête du groupe D avec neuf points, mais l’avance sur la Libye et le Cap-Vert se réduit à une marge aussi ténue que leur concentration ce soir-là. Gageons que, pour les prochaines rencontres, les Lions sauront mieux dompter leurs agendas que leurs adversaires.
En attendant, ce match restera dans les annales comme une leçon : en football, comme en aviation, mieux vaut arriver à l’heure.