Garoua, 16 janvier 2024 (CAPnews) – En campagne dans sa circonscription de Bénoué-ouest pour un troisième mandat consécutif à l’Assemblée Nationale, Mamouda Ali s’était donné une mission, celle de placer ce troisième mandat « sous le signe de la réalisation d’un certain nombre d’objectifs de développement. Notamment la réalisation des infrastructures et autres projets de développement.» Le bienveillant élu de la nation n’accomplira jamais cette noble mission. Il est décédé ce lundi 15 janvier 2024 à Hyderabab, la capitale de l’Etat du Télangana (Sud de l’Inde).
On le savait malade. Des indiscrétions glanées auprès de ses proches évoquaient une leucémie découverte fortuitement lors d’un check up en France. Très tôt, l’option d’une transplantation de la moelle osseuse en Inde a été validée. Opération ô combien risquée et rarement dénouée des effets secondaires. Accompagné de son épouse, il s’était rendu deux fois au pays de Mahamat Ghandi. Le troisième voyage lui fut fatal.
Membre titulaire du conseil supérieur de la magistrature
Haut cadre du Crédit Foncier du Cameroun, Administrateur-Directeur de la Nouvelle Sucrière du Cameroun puis dirigeant de la Société Camerounaise de Transformation de Céréales, Mamouda Ali n’a succombé aux sirènes de la politique que tardivement. Il prend une carte au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc). En 1997, il est désigné chargé de mission dans le Bénoué par le Comité central du Rdpc. Dix ans plus tard, il est investi sur la liste Rdpc pour les élections législatives dans la circonscription de Bénoué-ouest. Une confiance qui lui sera renouvelé lors des deux élections législatives suivantes.
A l’Assemblée Nationale, son vécu d’opérateur économique le destinera tout naturellement à la commission des Finances et du Budget. Concomitamment, il va présider les groupes interparlementaires Cameroun – Émirats arabes unis, Cameroun – Rwanda et Cameroun – Tunisie. En 2020, il est nommé membre titulaire du conseil supérieur de la magistrature.
Côté jardin, le toujours souriant Mamouda Ali se jouait du second degré comme Lionel Messi du ballon rond. Lors de la dernière campagne des élections législatives, le natif de Garoua se laissait aller à une rafraichissante métaphore : « L’Assemblée nationale est la seule école où quand on fréquente, on a souvent envie de redoubler la classe et revenir sur les mêmes bancs. ». Le destin a décidé, malheureusement, que ce grand amateur du théâtre ne redoublera de classe.