Yaoundé, 18 décembre 2025 (CAPnews) – Le projet de budget pour 2026 affiche une ambition d’investissement renforcée, avec une hausse notable des dépenses en capital de 5,3% à 5,6% du PIB. Cette orientation traduit une volonté de stimuler la croissance par l’infrastructure et les projets structurants. Toutefois, cette politique expansionniste s’inscrit dans un contexte financier périlleux, marqué par un resserrement des conditions sur le marché domestique et une concentration alarmante des échéances de dette à court terme.
Le service de la dette doit bondir de 7,0% à 8,8% du PIB
Face à un risque aigu de liquidité, les autorités déploient une stratégie d’endettement agressive. Celle-ci repose sur un important refinancement via des prêts directs aux banques locales et le recours à des placements privés extérieurs à maturité longue. Cette manœuvre vise explicitement à étaler la charge, alors que le service de la dette doit bondir de 7,0% à 8,8% du PIB, une progression jugée considérable.
Le recours massif aux banques locales pourrait assécher le crédit au secteur privé
Si l’augmentation des investissements publics est en principe une bonne nouvelle, son financement dans ces conditions interroge. Bien que le stock de dette reste sous la barre symbolique des 50% du PIB, sa structure devient préoccupante. La stratégie adoptée consiste essentiellement à reporter le problème : le recours massif aux banques locales pourrait assécher le crédit au secteur privé, tandis que les placements privés à l’étranger s’accompagnent souvent de coûts plus élevés et d’un manque de transparence. Cette approche pourrait se traduire par une crise de liquidité immédiate et aggraver la vulnérabilité financière à moyen terme, faisant peser une lourde hypothèque sur la soutenabilité réelle de la dette.
