Yaoundé, 01 octobre 2025 (CAPnews) – Dans un contexte électoral des plus tendus, le retour, ce mercredi 1er octobre 2025, de Paul Biya sur le sol camerounais, après un séjour privé en Europe, a été érigé en spectacle de légitimité populaire. Pourtant, cette mise en scène grandiose ne saurait masquer l’absence du candidat lors du lancement officiel de sa propre campagne présidentielle. Une absence qui en dit long sur le mépris des règles du jeu démocratique et le style de gouvernance distant d’un homme au pouvoir depuis plus de quatre décennies. Loin de l’effervescence des meetings et des débats, son retour tardif, orchestré comme une parade triomphale, soulève des questions sur la sincérité de son engagement envers un peuple camerounais en quête de leadership présent et responsable.
Le Cameroun paie le prix de décennies de gestion opaque
Derrière les images de liesse et les percussions endiablées se cache un bilan économique et social catastrophique. Le Cameroun, miné par une crise multidimensionnelle, paie le prix de décennies de gestion opaque, de corruption endémique et d’investissements défaillants. Les secteurs clés tels que la santé, l’éducation et les infrastructures restent en lambeaux, tandis que le chômage et la pauvreté gangrènent la jeunesse. Ce constat accablant est encore assombri par la rébellion symbolique au sein de sa propre famille : l’appel public de sa fille, Brenda Biya, à ne pas voter pour son père, déchirant le voile d’unanimité et révélant les fissures d’un régime à bout de souffle.

Le peuple camerounais, entre espoir et défiance
Malgré les foules mobilisées et les couleurs du RDPC brandies comme des totems, cette démonstration de force ne peut effacer l’essentiel : un pouvoir usé, contesté de l’intérieur comme de l’extérieur. La stratégie de l’apparat, si elle impressionne par son ampleur, ne suffira pas à redorer un héritage entaché d’échecs et d’absences. À l’aube d’un scrutin décisif, le peuple camerounais, entre espoir et défiance, devra choisir entre la nostalgie d’un ordre ancien et l’exigence d’un renouveau démocratique. Le triomphe d’un jour peut-il faire oublier les décombres d’un règne ?
