Foumban, 29 septembre 2025 (CAPnews) – À Foumban, bastion historique de l’UDC de Madame Tomaïno Ndam Njoya, le meeting de lancement de campagne du RDPC pour la réélection de Paul Biya a déroulé son ritualisme dans une ambiance contrastée. Présidée par Daniel Njankouo Lamère, en présence symbolique du Sultan-Roi des Bamouns et des cadres locaux du parti, la cérémonie a tenté de projeter une image d’unité et de ferveur. Pourtant, derrière les discours convenus sur la « large victoire » et la mobilisation des militants, une réalité plus subtile se laisse deviner : l’enthousiasme populaire est resté mesuré, comme en témoignent les interstices vides dans l’assistance et la frilosité des foules à se joindre spontanément à l’événement.
L’héritage politique de Ndam Njoya
Il y a quelque chose de surréaliste à voir le RDPC déployer une campagne d’envergure dans un territoire qui, électoralement, lui résiste structurellement. Les appels à « toucher toutes les couches sociales » et à œuvrer « sans provocation » trahissent une prudence certaine, presque une défiance à l’égard d’un électorat local profondément attaché à l’héritage politique de Ndam Njoya. La présence des notoires relais traditionnels et politiques, bien que solennelle, n’a pas suffi à masquer l’absence d’une adhésion populaire massive, signe que le cœur des Bamouns continue de battre au rythme de l’UDC.
La machine RDPC en terre hostile
Dans ce département du Noun, la faible affluence et l’atmosphère contenue du meeting en disent long sur les limites de la machine RDPC en terre hostile. Loin de l’image d’un plébiscite, l’événement a surtout révélé la difficulté du parti au pouvoir à émouvoir, convaincre et entraîner au-delà de son cercle de militants acquis. Une leçon sans appel : certains bastions résistent même aux campagnes du parti au pouvoir, et le Noun, fidèle à son histoire, semble déjà avoir choisi son camp.
