
Yaoundé, 25 juin 2025 (CAPnews) – La démission récente d’Issa Tchiroma Bakary de ses fonctions gouvernementales vient rappeler le parcours tortueux de ce renégat politique. Ancien pilier de l’UNDP où il fustigeait avec virulence le régime Biya dans les années 1990, ce tribun imprévisible opère en 1992 un spectaculaire retournement de veste en ralliant le gouvernement Achidi Achu. Ce reniement politique, accompli avec un cynisme déconcertant, marque le premier acte d’une longue série de trahisons qui feront de lui l’archétype du transfuge opportuniste.
Ses anciens compagnons de lutte, stupéfaits par cette défection, ne lui pardonneront jamais ce parjure. « Il a craché dans la soupe après s’être nourri à la table de l’opposition », déplore encore aujourd’hui un cadre historique de l’UNDP. Ce ralliement honteux au pouvoir lui ouvre pourtant les portes d’une carrière ministérielle prolifique, où il se distinguera par un zèle dogmatique à défendre les politiques qu’il combattait naguère.
Le bulldozer médiatique : calomnies et procès d’intention
Dans son nouveau rôle de gardien du temple du régime Biya, Tchiroma se mue en machine de guerre médiatique. Ses attaques infondées contre Germaine Ahidjo, qu’il accuse sans preuve de « manigances antipatriotiques », révèlent la bassesse de ses méthodes. Ce règlement de comptes avec l’Histoire prend des allures de sacrilège politique lorsqu’il s’en prend à la veuve du père de l’indépendance.
Son acharnement contre Marafa Hamidou Yaya témoigne du même opportunisme sordide. Alors que l’ancien ministre croupit en prison dans des conditions controversées, Tchiroma se fait le pourfendeur zélé en le harcelant médiatiquement. Ces croisades personnelles, menées sans aucune retenue éthique, illustrent la métamorphose complète de l’ancien opposant en procureur du régime.
La mue perpétuelle : vers une nouvelle trahison ?
Aujourd’hui, ce renégat professionnel tente une nouvelle métamorphose en envisageant une candidature présidentielle. Après avoir servi comme ministre pendant près d’une quinzaine d’années, ce Janus politique croit-il vraiment pouvoir se présenter en chantre du changement ? « C’est la quadrature du cercle pour un homme qui a été l’un des piliers du système », ironise un analyste politique.
Ses anciens frères d’armes de l’UNDP voient dans cette énième pirouette la dernière mascarade d’un homme sans convictions. « Tchiroma a trahi l’opposition hier, il trahira le régime demain », prédit un observateur. Ce parcours chaotique, fait de reniements successifs, fait de lui le symbole vivant des dérives d’une classe politique camerounaise en crise de légitimité.
À l’heure où le Cameroun a soif d’authenticité politique, le ballet des trahisons de Tchiroma sonne comme un avertissement. Son éventuelle candidature ne serait qu’un ultime coup de théâtre dans la carrière d’un homme qui a érigé le retournement de veste en mode de gouvernance. L’histoire retiendra peut-être Issa Tchiroma Bakary comme le plus brillant des renégats, mais certainement pas comme un homme d’État.